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Girls in Tech/Web in Tunisia

En France, l’une des grandes préoccupations qui agitent ceux qui sont au chevet du monde de l’innovation internet est la place des femmes.
Le féminisme s’inscrit dans une longue tradition Française, et la France a fourni au mouvement de nombreuse grandes figures. La France a participé à bien des combats féministes, mais force est de constater qu’en 2011, il reste encore beaucoup à faire.
La sur-représentation des femmes dans des instances situées au coeur de l’écosystème de l’innovation Française comme Silicon Sentier et tout ce qui tourne autour (La Cantine, Le Camping, etc) est une tentative louable (et indispensable) de compenser ce manque que tout le monde a eu l’occasion de constater, la floraison de groupes se réclamant ouvertement féminins tels que Girls in Tech, Girls in Web et consort en est un autre symptome.
Les femmes ont du mal à trouver leur place dans l’écosystème de l’innovation en France, la problématique est complexe, et le problème est encore loin d’être résolu. Or même en se plaçant au dessus (ou à coté) du débat sur le féminisme, force est de constater que construire ce qui sera l’architecture sociale et économique de demain sans femmes est un écueil.
Il y a deux ans déjà nous soulevions la question de l’impasse d’un web sémantique dont l’architecture logique avait été imaginée par un monde quasiment exclusivement masculin mais force est de constater que pour l’instant, en dehors des considérations d’intellectuels des technologies ou de feministes travaillant dans les technologies, nous n’avons pas avancé de façon significative.

Bienvenue en Tunisie

Une moquerie courante en Afrique du nord consiste à qualifier les Tunisiens de “femmes” afin de les positionner dans une hiérarchie imaginaire des différents peuples de la rive sud de la Méditerannée. A l’origine, c’était censé être dévalorisant pour le peuple Tunisien. A la lumière de la révolution globale initiée par la nation Tunsienne, cela prend une tout autre perspective.
Le coté dévalorisant initialement sous entendu dans cette remarque a bien évidement disparu – avec Ben Ali – mais il n’en reste pas moins que la moitié des Tunisiens sont des femmes, et que dans les technologies, la place des femmes dans la société Tunsienne se ressent fortement.
Lors du Startup Weekend qui a eu lieu à Tunis la semaine dernière, cela sautait littéralement aux yeux. La moitié des projets étaient portés par des femmes, et ce malgré une parité encore défaillante – les études d’ingénieur, là bas comme ici, attirant une majorité d’homme, et la manifestation attirant un large public d’ingénieur (elle a pris place d’ailleurs à l’école Esprit, l’une des écoles d’ingénieurs les plus réputée d’Afrique du Nord).
Girls in Tech/Web en Tunisie n’aurait à priori pas beaucoup de sens. En Tunisie, ils ont clairement dépassé ce problème. Il est évident que cela se traduira assez rapidement dans les formes d’innovations technico-sociales qui émergeront de ce pays, et que cela en fera l’une des caractéristique majeure de son innovation.
Sur ce point (comme sur d’autre), la France à des leçons à prendre et des voyages d’étude à mettre en place, pour comprendre pourquoi et comment (hint : Bourgiba), et surtout pour appréhender les conséquences d’une rôle plus important des femmes dans un écosystème d’innovation technologique qui, partout ailleurs, est dominé de façon souvent écrasante par les hommes.